Pour la quatrième conférence du cycle « Au chevet de l’enfant bilingue » qui s’est tenue mardi 5 juillet en ligne, les experts de l’association Be-Rise ont abordé les éventuelles inquiétudes de parents d’enfants bi/plurilingues au cours du développement de leurs enfants bilingues.
A partir de cinq cas issus de témoignages, notamment relevés sur les réseaux sociaux et pages dédiées, le médecin Franck Scola et la Présidente de Be-Rise Virginie Duret se sont attachés à décrypter et à apporter des éléments de réponse aux questionnements de ces parents concernant l’enfant bilingue et son développement.
La conférence a été l’occasion pour les deux intervenants de rappeler les risques et dangers que peuvent rencontrer les parents d’enfants bilingues, et plus largement les familles expatriées, dans leur recours aux soins notamment. Dans le cadre du développement de l’enfant bilingue, les experts ont tenu également à donner des notions et des outils indispensables à la bonne compréhension de ce développement parfois atypique, et faisant souvent l’objet de diagnostics erronés et catastrophistes à tort.
A la suite de quoi Franck Scola et Virginie Duret ont exposé plusieurs cas issus de témoignages réels, afin de proposer cinq études de cas aux participants, chacun exposant une expérience spécifique liée à l’enfance ou la scolarisation bilingues.
Premier cas traité, celui de Jora, une petite fille bilingue franco-allemande, qualifiée de précoce par sa maman, mais qui a tendance à buter sur certains mots notamment depuis quelques changements familiaux. Les experts de Be-Rise vous proposent d’éclaircir ces atypies langagières, pas aussi inquiétantes qu’elles n’y paraissent, bien qu’il existe une surreprésentation de bègues parmi les bilingues.
Les deux seules études consacrées au sujet confirment une surreprésentation des bègues parmi les bilingues. Causes et mécanismes restent non élucidés. L’association Be-Rise s’engage dans l’étude du bégaiement chez les bilingues.
Deuxième cas traité, celui d’une maman bilingue qui témoignage de son enfance aux côtés de ses grands-parents espagnols, et du « schmilblick » qu’elle et sa famille a l’habitude de parler depuis toujours, mélange entre toutes les langues du foyer.
Dans les familles où coexistent plusieurs langues, les atypies propres au plurilinguisme se manifestent de façon collective. Ces caractéristiques peuvent s’observer au niveau du vocabulaire, de la syntaxe, du bricolage grammatical et de la prosodie, comme dans la communication non verbale. Franck Scola et Virginie Duret vous proposent de revenir sur le concept des langues « créolisées », mais aussi sur l’idéalisation dont fait l’objet le bilinguisme.
Le projet de rendre son enfant bilingue le plus tôt possible dès le début de sa vie, est diversement motivé, parfois insuffisamment éclairé, voire basé sur des utopies sans fondement scientifique.
Le troisième cas traité est celui d’une maman bilingue, inquiète que son enfant bilingue franco-anglais parle peu l’anglais en comparaison du français, et en quête d’astuces pour inciter son enfant dans ce sens. Un retard de langage doit-il systématiquement inquiéter un parent d’enfant bilingue ? Existe-t-il réellement des astuces pour assurer le meilleur bilinguisme possible à son enfant ?
Quatrième cas : celui d’une maman française et de son mari anglais, parents de deux enfants et actuellement installés à Londres, qui prévoient de déménager prochainement en Espagne. La maman indique être en pleine recherche d’écoles et de crèches pour ses enfants, or une école qui attire beaucoup son attention ne propose que trois langues : l’anglais, l’espagnol et le catalan. Les deux parents s’inquiètent ainsi de l’éventuel risque qu’ils pourraient faire prendre à leurs enfants en omettant le français à l’école.
Dans quelle(s) langue(s) dois-je scolariser mon enfant si plusieurs langues cohabitent à la maison et dans son environnement quotidien ? Langues familiales, langue d’apprentissage, langue de développement, langue de scolarité… Quel choix sera pour mon enfant le plus prometteur d’épanouissement, de réussite scolaire, d’un pronostic d’orientation socio-professionnelle favorable ? Les experts de Be-Rise s’efforcent d’apporter des éléments à ce débat en faveur de l’avenir de votre enfant.
Pour ce cinquième et dernier cas, nos experts répondent aux inquiétudes d’une future maman bilingue établie en Roumanie avec son conjoint. Elle-même bilingue franco-italienne, et communiquant en anglais avec son mari, elle s’inquiète quant aux langues que devra apprendre son futur enfant, et se demande comment s’assurer que son enfant parlera parfaitement toutes ces langues.
Les couples mixtes ont le choix de transmettre à leur enfant une langue parentale, deux langues parentales, et éventuellement aussi celle du pays d’accueil. Couple mixte vivant dans le pays d’un des deux conjoints, ou résidant dans un pays tiers, le choix entre un monolinguisme, un bilinguisme ou un trilinguisme résulte d’un consensus parental. Dans cette étude de cas les experts de Be-Rise se sont attachés à répondre à ce dilemme parental.
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