Il y a maintenant quelques mois de ça, Vanessa De Oliveira nous a fait l’honneur d’accepter de faire partie du jury lors de notre grand jeu de dessins « Dessine ton confinement ». Professeure de Français Langue Étrangère (FLE) depuis 16 ans à l’Alliance Française de São Paulo, elle est la fondatrice de la chaîne YouTube « França, Mon Amour ! ». Elle a accepté de répondre à plusieurs de nos questions !
Be-Rise : Chère Vanessa, pouvez-vous nous présenter l’étendue de votre travail en faveur de la francophonie au Brésil ?
Vanessa De Oliveira : Je suis brésilienne et professeure de Français Langue Etrangère (FLE) depuis 16 ans à l’Alliance Française de São Paulo, au Brésil. Pays dans lequel je me consacre aussi à la diffusion de la langue et de la culture française (et francophone) depuis le siècle passé. Je suis professeure mais les murs de l’école sont loin d’être mes limites ! Serge Borg, fondateur du Forum Héracles et directeur du département de FLE de l’Université de Franche-Compté, me considère une Ambassadrice de la francophonie au Brésil. Je suis toujours en train de trouver de nouvelles façons de la diffuser auprès des personnes de toutes les classes sociales. Comme moi, qui ai changé ma vie à partir du moment où j’ai eu l’opportunité d’apprendre le français, je crois que la langue française peut ouvrir les horizons de milliers de personnes. J’ai le rêve de voir la langue française comme la deuxième au monde ! C’est juste !
En plus des cours de FLE, toutes mes activités académiques (je suis maître en sémiotique appliquée à la langue française) et mon travail de tutrice de nouveaux professeurs de FLE, je voyage au Brésil pour présenter des ateliers ludiques, amusants et très instructifs autour de la francophonie.
En plus de tout cela, j’ai une chaîne YouTube qui s’appelle “França, Mon Amour !”, où je produis des vidéos sur les régions françaises, les pays francophones, des filmes/séries/musiques, des actualités et curiosités autour du monde francophone ! Ces vidéos sont en langue brésilienne avec quelques pincées de français, mais il y en a aussi d’autres en français. J’ai à coeur de revivifier l’amour pour cette langue qui a toujours été dans l’imaginaire brésilien, mais qui est en train de perdre cette place d’honneur. Ma chaîne a du succès malgré le manque de support que j’ai. Mais ceux qui connaissent et suivent ma chaîne écrivent des commentaires qui m’encouragent beaucoup à continuer ce travail. Il n’existe aucune chaîne qui fait un travail pareil de diffusion de la francophonie !
Be-Rise : Il s’agit d’une activité bénévole de votre part, et la qualité remarquable de vos publications nous interpelle. Est-ce par passion ou avez-vous l’ambition d’en faire votre activité principale ?
Vanessa De Oliveira : Merci beaucoup ! C’est vrai, c’est complètement bénévole et je n’ai jamais reçu d’aide financière ni d’aide pour la divulgation. C’est une passion. J’ai eu l’idée de faire la chaîne quand je souffrais de douleurs chroniques dont les causes étaient inconnues et cela limitait mes activités, je ne pouvais presque rien faire. Pour éviter de broyer du noir, j’ai eu l’idée de créer une chaîne pour parler de ce que j’aimais le plus : La France.
Be-Rise : Envisagez-vous de viser les publics jeunes, et en particulier celui des enfants d’âge préscolaire ?
Vanessa De Oliveira : Je serai sincère, je n’y pense pas vraiment. Je n’y ai jamais pensé, je ne saurais même pas par où commencer.
Be-Rise : Votre rayonnement pourrait-il s’élargir à la promotion de la lusophonie au-delà des frontières brésiliennes ?
Vanessa De Oliveira : Oh la la ! J’aimerais bien ! En 2018, j’ai présenté un travail au Congrès de Professeurs de français à Bogota, en Colombie, et cela a très bien marché. J’espère aller plus loin que cela !
Be-Rise : Vous avez été membre du jury de notre jeu concours « Dessine ton confinement ». Participerez-vous aux réflexions collégiales à partir des dessins sur le vécu psychoaffectif de la crise sanitaire en expatriation ?
Vanessa De Oliveira : Non, cette participation au jeu concours de Be-Rise a été la seule mais elle m’a beaucoup plue. L’expérience de connaître comment les enfants font face à ce moment si difficile à partir de leurs dessins m’a beaucoup surprise. Je n’ai pas beaucoup de contact avec des enfants, il n’y en a pas dans ma famille et mes cours sont pour les adultes, donc c’était très touchant. Si j’ai d’autres opportunités auprès de ce public plus jeune, ce serait un défi, mais cela pourrait être enrichissant aussi ! Le travail de l’association Be-Rise me semble très innovateur, je connais aucune association qui s’occupe des problèmes et des soucis liés à l’expatriation comme Be-Rise le fait. J’admire beaucoup cette approche si humaniste et responsable et cela me ferait plaisir de pouvoir aider cette association comme je peux.