JEL2022 : L’éducation bilingue dans le développement de la citoyenneté européenne

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La Journée européenne des Langues est proposée par le Conseil de l’Europe avec le soutien de l’Union européenne (1). Son objectif est de favoriser l’apprentissage des langues vivantes tout au long de la vie pour que chacun puisse mieux communiquer et découvrir les cultures des États européens en facilitant le dialogue interculturel, et permettre ainsi à chacun de mieux assurer son rôle de citoyen européen.

    Dans ce contexte, la Maison de l’Europe de Provence souhaite, avec le Docteur Scola et l’association Be-Rise, attirer l’attention sur l’importance de l’éducation bilingue dans le développement de la citoyenneté européenne.

💡 À Aix-en-Provence, cette journée est organisée par la Maison de l’Europe de Provence en concertation avec les associations européennes qui donnent des cours de langues et avec le soutien technique de la Ville d’Aix-en-Provence. C’est donc une manifestation concrète de l’Europe des citoyens.

par M. Alain-Pierre Merger,
Président de la Maison de l’Europe de Provence

(1) L’Union européenne est l’organisation européenne la plus connue. Elle compte 26 États membres et permet de réaliser des politiques communes entre les États. Le Conseil de l’Europe est une autre organisation européenne avec 46 États membres. Son objectif est surtout la coopération entre États et la défense des Droits de l’Homme et de la démocratie.

M. Alain-Pierre Merger, Président de la Maison de l’Europe de Provence, aux côtés du Dr Franck Scola et Mme Ana Ruiz, Directrice et fondatrice de la Fondation Hispanophone de Provence.

La Journée européenne des langues 2022 confrontée à l’altérité linguistique et au bilinguisme

par Jacques Decuignières, membre du CA de la Maison de l’Europe de Provence

      Dans les pays de l’Union Européenne (UE), nous célébrons chaque année le 26 septembre la Journée européenne des langues. Cette Journée met l’accent sur l’un des aspects moins visibles mais pourtant essentiels et quotidiens de notre diversité européenne, la diversité de nos langues : 24 langues officielles pour 27 pays ! Et l’UE s’attache à rappeler constamment notre devise : unis dans la diversité.

      Reconnaître ces langues, c’est marquer la volonté de l’Union Européenne de permettre à chaque citoyen européen d’accéder aux documents officiels de l’UE, de communiquer avec les instances de cette vaste organisation.

Comme d’autres institutions locales participant à cette Journée, la Maison de l’Europe de Provence basée à Aix-en-Provence a invité les associations binationales membres de son réseau à faire découvrir leur bilinguisme, le français et une autre langue européenne : roumain, tchèque, espagnol, allemand, italien, etc. C’est pourquoi il était essentiel de faire connaître ce même jour la situation de bilinguisme qui concerne beaucoup d’Européens, en commençant par les plus jeunes, leurs parents et tous les professionnels travaillant à leur contact.

     Ainsi, le Dr Franck Scola a été invité à exposer à une assistance captivée et très diverse les situations du bilinguisme, pour informer et pour dédramatiser cette confrontation – pour beaucoup incontournable et quotidienne – et pour en faciliter la compréhension.

En effet, ce médecin et par ailleurs enseignant et expert consulté sur les situations d’expatriation, a ouvert le dialogue avec une assistance qui lui a exposé des situations très concrètes de bilinguisme, d’abord et surtout dans l’enfance puis ensuite dans la vie adulte.

Le dialogue ouvert par cette conférence a permis à chacun de mieux saisir les aspects multiples du bilinguisme, pour voir comment le gérer au quotidien et aussi pour mettre à profit dans l’éducation toutes les opportunités culturelles qu’il peut ouvrir.

Pour élargir cette compréhension dans la durée, Docteur Franck Scola a écrit un ouvrage « Comprendre et accompagner l’enfance bilingue », en français et aussi en différentes versions bilingues. 

     Comme regroupement de citoyens concernés par tous les aspects européens, la Maison de l’Europe est directement concernée par ce sujet : on pense immédiatement à l’arrivée autour de nous de réfugiés qui ont dû quitter leur pays, notamment ces familles ukrainiennes qui ont dû fuir la guerre.

Outre les drames personnels et de nombreuses difficultés, elles doivent s’adapter pour survivre dans nos pays de l’Union Européenne : les parents doivent pouvoir échanger avec diverses administrations, les jeunes enfants accueillis dans les écoles primaires se retrouvent parmi les autres élèves, et ainsi pour de multiples situations, avec à chaque fois une confrontation linguistique. Cette confrontation a été vécue aussi par des familles venues d’ailleurs, par exemple d’Afrique du Nord ou du Moyen-Orient.

Déracinées, ces familles expatriées veulent naturellement conserver un lien avec leur pays d’origine où souvent est restée une partie de leur famille, et donc aussi leur langue, support de leur culture et de leur identité.

    Car ces difficultés sont le lot de beaucoup, mais heureusement, l’exposé de Franck Scola a permis de rassurer : bien abordée, cette confrontation ouvre à des apports, des épanouissements insoupçonnés et, à partir de là, à des opportunités pour les enfants, puis à l’âge adulte l’aisance dans le bilinguisme va ouvrir des compétences.

En effet, les institutions et les financements européens encouragent la coopération entre pays et entre professionnels de tous horizons. Une fois dépassée la tentation du repli national, la solution immédiate mais insuffisante du dialogue conduit le plus souvent à privilégier l’anglais, ou plutôt un « globish » global English plutôt pauvre et centré sur les termes techniques et surtout dépourvu de contexte culturel. Or, l’approfondissement d’une coopération passe par un échange culturel approfondi aussi.

Cela conduit invariablement à un retour à chacune des langues parlées par les partenaires désireux de faire coopérer les acteurs de leurs territoires. Les acteurs européens locaux ont même créé des dictionnaires multilingues, justement pour expliquer l’environnement des termes essentiels – pas juste la traduction – dans leurs échanges, par exemple le Dictionnaire de l’Aménagement du Territoire et du Développement Local.

Le bilinguisme refait alors surface, pour justement approfondir et enrichir ces relations.

par M. Jacques Decuignières,
membre du CA de la Maison de l’Europe de Provence

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